Louis AUTIN, lauréat du prix de thèse académique 2020
Louis Autin est lauréat du prix de thèse académique 2020 avec 7 autres docteur.e.s pour sa thèse présentée en 2019 et intitulée "Voix de la foule chez Tacite. Perspectives littéraires et historiques sur la communication collective au début de l’Empire". Les prix de thèse académiques ont récompensé huit docteur.e.s dont le travail de thèse est jugé d’une qualité exceptionnelle, selon des critères d’excellence propres à chaque champ disciplinaire et représenté par les 13 écoles doctorales du site.
Lauréat du prix de thèse académique 2020 : Louis AUTIN
Intitulé de la thèse : Voix de la foule chez Tacite. Perspectives littéraires et historiques sur la communication collective au début de l’Empire
Ecole doctorale : Langues, littératures et sciences humaines - LLSH
Spécialité : Lettres et arts spécialité Langues et civilisations de l’antiquité
Laboratoire : Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène - Litt&Arts (CNRS / UGA)
Directrices de thèse : Isabelle COGITORE et Christiane KUNST (cotutelle avec l’Université d’Osnabrück - Allemagne)
Mots clés : foule, voix, Tacite, peuple, armée, bruits
Relevant à la fois des lettres classiques et de l’histoire ancienne, cette thèse interroge la façon dont circulaient les informations dans les groupes n’appartenant pas à l’élite au début de l’Empire romain (plèbe urbaine, armées, etc.) et la manière dont les foules vocalisaient leur opinion face aux élites impériales. Concurremment, l’étude se penche sur la représentation de ces pratiques de communication dans la littérature de l’époque et plus particulièrement sur le rôle que Tacite, principal historien de la période, confia aux clameurs et aux rumeurs dans l’organisation de son récit.
RésuméVerba uolant, scripta manent, les écrits s’envolent, les paroles restent. Ce proverbe rend bien compte de la difficulté qu’il y a à s’attaquer aux différentes voix de la foule – cris, clameurs, rumeurs, bruits vocaux en général – chez un auteur comme Tacite, qui semble les mépriser et ne s’en servir que comme d’un outil rhétorique. Cependant, l’historien ne peut s’affranchir du monde social quand il rapporte un bruit dans son récit : il faut donc considérer qu’il a « encodé » dans le matériau littéraire les différentes formes de la communication collective. C’est cette opération que notre étude se propose d’analyser. Essayant de déterminer les formes diverses que ces paroles subalternes revêtaient au Ier siècle de notre ère, à Rome et dans les armées, nous montrons que l’utilisation d’une clameur pour rehausser le caractère pathétique d’une scène, le recours aux rumeurs comme procédés d’insinuation, ou la fonction dramatisante de certains bruits, pour donner quelques exemples seulement des fonctions littéraires des voix de la foule chez Tacite, ne peuvent ni ne doivent être envisagés indépendamment des phénomènes historiques auxquels ils renvoyaient. Entre Tacite l’historien et Tacite l’artiste, il y a lieu de construire des ponts plutôt que de creuser des fossés.
> Découvrir tous les lauréats des prix de thèse 2020
Mise à jour le 2 juin 2020