Prix de thèse académique 2024 : Silvio MALTAGLIATI
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Silvio MALTAGLIATI a reçu le prix de thèse académique 2024 pour ses travaux de recherche parmi les docteurs diplômés en 2023.
Intitulé de la thèse - La loi du moindre effort : identifier et manipuler les processus automatiques de contrôle de soi dans le contexte de l'activité physique
Conscients des bénéfices procurés par l'activité physique, la plupart des individus déclarent avoir l’intention d’être actifs physiquement. Pourtant, la moitié d’entre eux n’arrivent pas à traduire cette intention en comportement. Une hypothèse courante pour expliquer cet écart entre l’intention et l’action est l’incapacité des personnes à résister à l'attrait des comportements sédentaires, souvent appelée « échec du contrôle de soi ». Ce travail doctoral se concentre précisément sur le contrôle de soi, défini comme l’ensemble des processus qui favorisent la réalisation d’une intention envers un comportement (ici, l’activité physique) dont les bénéfices sont différés dans le temps (ex : améliorer sa santé physique), malgré la présence de tentations pour des comportements alternatifs (ici, les comportements sédentaires ) dont la gratification est plus immédiate. Traditionnellement, le contrôle de soi est considéré comme une « disposition individuelle » (i.e., un trait), fortement associé à la volonté, et dépendant de processus délibératifs, coûteux du point des vue des ressources mentales mobilisées. Cependant, des travaux récents ont montré que ceux qui réussissent le mieux à traduire leur intention en action sont ceux qui ont le moins besoin de faire appel à la force de leur volonté. Autrement dit, la capacité à résoudre le conflit entre l’activité physique et les tentations sédentaires semble davantage dépendre de « mécanismes automatiques » de contrôle de soi.Plusieurs questions restent en suspens et sont au cœur de ce travail doctoral. Quelle est la direction de ces processus automatiques de contrôle de soi (1) et quels sont leurs effets sur les comportements d’activité physique (2) ? Enfin, dans quelle mesure la qualité de la motivation envers l’activité physique (i.e., motivation autonome et contrôlée) affecte-t-elle l’activation de ces mécanismes de contrôle de soi de soi (3) ? Pour répondre à la première question, les tendances automatiques d’approche-évitement à l’égard de l’activité physique, mesurées à l’aide de tâches informatisées, ont été capturées en présence ou en l’absence de tentations sédentaires dans trois études. Des individus actifs physiquement étaient plus rapides pour « s’approcher » que pour « s’éloigner » des stimuli liés à l’activité physique. De plus, cette différence de temps de réaction était plus marquée en présence de stimuli sédentaires (vs. de stimuli neutres). La présence de tentations sédentaires pourrait ainsi permettre à des personnes actives physiquement de protéger leur but. Ensuite, au regard de la deuxième question, nous avons mis en évidence, dans un essai randomisé contrôlé, qu’entraîner les personnes à approcher l’activité physique, en la présence de tentations sédentaires, pour obtenir des conséquences individualisées (e.g., plaisir, santé) lors d’une tâche sur ordinateur était efficace pour changer les attitudes implicites envers l’activité physique, ainsi que la préférence pour ce comportement dans une tâche de libre choix. Bien qu’aucun effet sur l’activité physique auto-rapportée n’ait été observé, ces résultats soulignent le potentiel de cette intervention pour agir sur les processus automatiques de contrôle de soi. Concernant la troisième question, une étude menée lors du confinement lié à la pandémie de covid-19 a corroboré l’importance de la motivation autonome dans la mise en place d’une régulation automatique de l’activité physique. Cette régulation automatique pourrait expliquer la relation entre la motivation autonome et la réduction de l’occurrence des désirs envers les alternatives sédentaires. Quant aux mécanismes sous-jacents à cette observation, un ensemble de trois études a révélé qu’une forte motivation autonome à l’égard de l’activité physique, mais aussi que l’amorçage supraliminal et subliminal de ce type de motivation, étaient associés à l’activation des processus automatiques de contrôle de soi. En d’autres termes, seules les personnes dont la motivation autonome est activée pourraient s’appuyer sur ces mécanismes pour faire face « sans effort » à des situations les exposant à des choix entre activité physique et comportements sédentaires.
Dans son ensemble, ce travail doctoral renforce notre compréhension de la boucle automatique du contrôle de soi, les possibilités de son entraînement, ainsi que les conditions de son déploiement.
Mots clés : Comportement sédentaire, activité physique, contrôle de soi, modèle duaux, conflit motivationnel
École doctorale : ED ISCE - Ingénierie pour la Santé, la Cognition, l'Environnement
Laboratoire d’accueil : Laboratoire Sport et Environnement Social (SENS - UGA)
Direction de thèse : Philippe SARRAZIN et Boris CHEVAL
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Mis à jour le 30 mai 2024