La formation par la recherche

Intitulé de la thèse : Modélisation des dépendances énergétiques : des matières premières à la santé mondiale

Au cours des 70 dernières années, les activités humaines ont augmenté de manière exponentielle leur impact sur la biosphère, principalement en raison d'une utilisation non durable des ressources. Cependant, les modèles utilisés dans l'élaboration des politiques environnementales négligent souvent certaines dynamiques du monde réel pour se concentrer sur les flux monétaires. Ils omettent de représenter adéquatement les matières premières, les échanges entre régions, et l'épuisement des ressources de meilleure qualité.
Face aux limites des modèles existants, j’ai participé durant ma thèse à la construction du modèle DyMEMDS (Modélisation Dynamique de la Demande et de l'Approvisionnement en Énergie et Matières). Ce modèle représente les interactions complexes entre infrastructures (routes, maisons, trains, hôpitaux, usines, etc.), produit intérieur brut, population, matières premières, consommation d'énergie et impacts environnementaux.

Ma recherche a permis d’analyser les trajectoires de développement de tous les pays du monde entre 1900 et aujourd’hui, puis d’évaluer la faisabilité de changements de trajectoires pour atteindre des objectifs sociaux et environnementaux à horizon 2050. J’ai par exemple créé des diagrammes représentant toutes les méthodologies possibles pour imputer la responsabilité des émissions de gaz à effet de serre entre les producteurs et les consommateurs dans différents pays : https://sankey.theshiftproject.org/. Un autre résultat nous a permis de montrer que le progrès technologique ne va bientôt plus permettre de compenser la perte en qualité des ressources exploitées, ce qui devrait se traduire par une augmentation long terme des prix de certains métaux. J’ai également exploré les interactions complexes entre santé et environnement à travers l’analyse de 49 systèmes de santé à travers le monde. J’ai montré qu’il y avait une relation exponentielle entre empreinte énergétique des systèmes de santé et un indice d’accès et de qualité des soins.

Cette thèse a été financée par The Shift Project, un think tank d’intérêt général œuvrant pour une économie post-carbone. Durant ma thèse, j’ai donc œuvré à avoir une influence sur le débat public autour de la transition énergétique et de la durabilité. J’ai diffusé mes recherches auprès de divers publics par le biais de conférences, de podcasts, de vidéos YouTube, d'interviews et d'apparitions à la radio, touchant des scientifiques, des étudiants, des ONG, des ministères, des entreprises publiques et privées.

Mots clés : Transition énergétique, matières premières, modélisation dynamique, tableaux entrée sortie, santé

École doctorale : ED STEP - Sciences de la Terre, de l’Environnement et des Planètes
Laboratoire d’accueil : Institut des Sciences de la Terre (ISTerre - UGA/CNRS/USMB/IRD/UGE)
Direction de thèse : Olivier VIDAL, Gaël GIRAUD et Maxime EFOUI

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